Louise Narbo a quitté son pays natal, l’Algérie, en 1962. Si elle vit depuis à Paris, elle est aussi très attachée à Granville qu’elle photographie sous toutes les coutures depuis plus de 30 ans. Nous l’avons interrogée sur sa démarche, son livre Un nouveau monde et sur ses projets.

Louise Narbo est née en Algérie et vit à Paris

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Louise Narbo a publié l'ouvrage Un nouveau monde en mars 2019

Un nouveau monde est vendu 20 € (iKi Editions – 2019) à la Maison de la Presse La Monaco du Nord, la librairie Le Détour et à l’espace culturel du magasin E.Leclerc de Granville.

Le travail de Louise Narbo est également à retrouver sur son site internet http://www.louisenarbo.fr/ et sur sa page Facebook éponyme.

Comment avez-vous découvert Granville ?

Un peu par hasard… C’était en 1985. Je m’en souviens très bien car j’étais enceinte. J’ai photographié la ville dès mon arrivée. La lumière nacrée, l’immensité des plages et la solitude sereine que j’ai ressenti m’ont émerveillée.

Pourquoi avez-vous décidé, plus de 30 ans plus tard, de publier un ouvrage composé de photographies de la cité corsaire ?

Je me suis dit que c’était important lorsque je me suis rendue compte que des éléments se répétaient dans mes prises de vue. J’avais entre 3 000 et 4 000 clichés de Granville. Avec sa vieille ville hissée comme une forteresse prête au combat et sa mer, Granville est exotique pour moi. Je m’y sens bien.

Pourquoi les vagues reviennent-elles si régulièrement dans Un nouveau monde ? Et pourquoi sont-elles en noir et blanc et non en couleur ?

Sur la couverture du livre, les vagues sont assez menaçantes. Elles me rappellent mon exil. Le noir et blanc symbolise le passé. Je ne suis pourtant pas retournée en Algérie depuis 1965 et ai commencé la photographie (en noir et blanc) après.

Quand vous êtes-vous justement mise à la photographie et pourquoi ?

Je devais avoir 30 ans. J’avais la sensation d’être un peu fantomatique. Je me suis donc mise à tenir deux journaux : un photographique et un d’écriture. À cette époque, je capturais mon quotidien, faisais mon autoportrait. Je crois que c’est en faisant ce travail sur Granville que je me suis rendue compte qu’il y avait un clin d’œil à mon pays natal dans tous mes travaux.

Quand ont été prises les photographies de l’ouvrage ?

De 1987 à 2017.

Comment les avez-vous sélectionnées ?

Je les ai d’abord classées par thèmes. J’ai ensuite rapidement évacué celles sur les sports nautiques, la campagne, les monuments et la vie touristique. Ce qui émergeait, c’était la mer,  les abords de la ville et les gîtes dans lesquels j’ai séjourné.

Envisagez-vous d’exposer les photographies d’Un nouveau monde à Granville ?

J’aimerais bien mais ce n’est pas prévu pour l’instant. Je vais proposer deux ou trois projets photographiques au Musée de la Photographie de Charleroi (Belgique). Une exposition est prévue début 2020 à Liège (Galerie Christina Colon Belgique). J’ai également deux autres projets d’exposition : un avec La BnF (Bibliothèque nationale de France) et un autre avec une galerie parisienne pour le 60e anniversaire de l’Indépendance de l’Algérie. J’envisage aussi de proposer à l’édition un ouvrage sur Cuba et bientôt un autre sur l’Algérie. Dans ces deux projets, photos et texte se répondront. Je vais également peut-être rééditer mon premier livre sorti en 2012 intitulé Coupe sombre.