Le réalisateur havrais Matthieu Simon présentera son documentaire Les meilleurs poètes ne gagnent jamais le 2 novembre, à la médiathèque de Granville, et le 4 novembre, au cinéma de la Plage d’Hauteville-sur-Mer, dans le cadre des Joutes Poétiques Granvillaises. Des scènes du film de 52 minutes, dans lequel on suit plusieurs slameurs, ont été tournées à Granville.

Matthieu Simon a réalisé le documentaire de fiction "Les meilleurs poètes ne gagnent jamais".

Matthieu Simon présentera son documentaire de fiction Les meilleurs poètes ne gagnent jamais aux Joutes Poétiques Granvillaises.

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Pratique

Les meilleurs poètes ne gagnent jamais sera projeté en présence du réalisateur et des deux acteurs du film samedi 2 novembre 2019, à 16h, à la médiathèque Charles de la Morandière, à Granville.

Il sera également diffusé lundi 4 novembre 2019, à 20h, au cinéma de la Plage d’Hauteville-sur-Mer, en présence de Marion Bigot et Matthieu Simon.

La 6e édition des Joutes Poétiques Granvillaises se tiendra samedi 9 et 10 novembre 2019, à l’Archipel et dans le doris du Winnibelle, rue des Juifs. Le festival organise des rendez-vous off à partir du 31 octobre 2019.

Informations et réservations au 02 33 69 27 30 ou sur la page Facebook de Slam va bien.

Quel type de film réalisez-vous ?

Je réalise principalement des documentaires de création. Avant de tourner, j’ai déjà un scénario et une durée standard imposée qui est de 52 minutes pour les chaînes de télévision.

La naissance de ce film résulte d’une commande ou d’une envie personnelle ?

Un peu des deux. J’ai eu l’idée d’écrire ce documentaire pendant que je travaillais sur un autre film qui s’appelait Alcool, drogues, médicaments et rock’n’roll. Dans ce dernier film, je suivais deux personnages, dont un boxeur qui était aussi slam master (maître de cérémonie de compétitions de slam). C’est en voyant les rushs (images brutes) que je me suis dit qu’il serait intéressant de développer un deuxième documentaire autour du slam. Cela tombait bien car mon producteur et distributeur (Pays des Miroirs, à Caen) me demandait d’en écrire un autre.

Connaissiez-vous le « monde » du slam avant ?

Pas du tout !

Comment avez-vous trouvé Marion et Érico, les deux acteurs principaux du film ?

Je suis tombé accidentellement sur eux lors de la deuxième soirée slam à laquelle j’assistais. Ils se sont succédé sur scène… Et j’ai tout de suite adoré !

C’était une surprise ?

Disons que je ne connaissais pas grand chose du slam. J’avais vu le film Slam (du réalisateur américain Marc Levin, sorti en 1998) mais j’avais une vision faussée de ce mouvement à cause de Grand Corps Malade. Je n’avais pas compris que c’était de la poésie.

Pendant combien de temps avez-vous suivi Marion et Érico ?

Plusieurs années se sont écoulées entre le soir où je les ai vus sur scène pour la première fois et où j’ai pris leurs coordonnées et la sortie du film.

Comment vous y êtes-vous d’abord pris alors ?

Avant de commencer le tournage, je me suis intéressé au slam, j’ai recueilli l’histoire de mes personnages. Érico m’a confié qu’il avait découvert la poésie en lisant Les contemplations de Victor Hugo. Ce livre l’a littéralement fait perdre pied. C’était métaphysique. Je me suis basé sur cette histoire pour écrire la partie qui le concernait. Pour Marion, ça s’est fait différemment. Un jour, alors que j’étais à la montagne, je l’ai appelé et en discutant j’ai compris que son ancien métier était bergère. J’ai ensuite travaillé autour de ce passé.

Quand a vraiment commencé le tournage ?

J’ai écrit le scénario en 2016, tourné en 2017-2018, puis fait le montage pour que le film soit diffusé en février 2019 sur France 3.

Vous avez justement filmé quelques scènes à Granville…

Oui, ce n’est pas un hasard si je viens à Granville début novembre. J’ai eu, à un moment, un choix délicat à faire : soit je mettais en scène mes protagonistes au Grand Slam National de Paris qui est la compétition de slam la plus réputée de France, soit je choisissais de les suivre aux Joutes Poétiques Granvillaises

Pourquoi avez-vous finalement choisi Granville ?

La qualité de la compétition me semblait meilleure. Le mode d’élimination à Granville est un mode direct alors que normalement l’élimination se fait sur la moyenne des notes de cinq juges. Le fonctionnement des Joutes Poétiques Granvillaises est moins orthodoxe mais plus intéressant et l’accueil est exceptionnel.

Qu’avez-vous souhaité mettre en évidence dans Les meilleurs poètes ne gagnent jamais ?

Le film désamorce l’idée du slam compétitif. Mon but était de trouver quels étaient les moteurs de la création et pourquoi ces deux personnages en particulier slamaient.

Êtes-vous content de venir présenter le fruit de votre travail aux Joutes Poétiques Granvillaises ?

Oui, très ! C’est un festival convivial et d’une très grande qualité artistique.