La saison 2019-2020 de l’Archipel est officiellement lancée ! Soirée de présentation de la programmation, ouverture des abonnements, de la billetterie, communication auprès des médias… Le mois de septembre est chargé pour la scène conventionnée d’intérêt national « Art en territoire » granvillaise ! C’est donc entre deux rendez-vous que Marc Gourreau, son directeur, a bien voulu répondre (avec soin !) à nos questions.
Marc Gourreau dirige l'Archipel depuis 2017.

Marc Gourreau au festival Sorties de Bain 2017.

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C’est le nombre de personnes qui a fréquenté l’Archipel durant la saison précédente. Cela équivaut à un taux de remplissage de 84%.

Visuel couverture plaquette saison 19-20 Archipel

Quel est le processus de construction d’une programmation ?

Il nous faut programmer une bonne centaine de représentations (60 pour la saison, soit 40 compagnies, et 50 pour les Sorties de Bain, soit 25 compagnies) par an sans compter le Off – que nous sélectionnons sur papier – pour les arts de la rue. Cela suppose de voir environ 200-250 spectacles par an pour construire une programmation équilibrée qui réponde aux objectifs de nos missions et qui soit en adéquation avec le territoire.

Quel est le profil du public granvillais ? 

Le public granvillais est vieillissant mais il y a beaucoup de typologies de publics sur le territoire. Actifs, étudiants, public en villégiature (touristes notamment). Il nous faut à chaque fois repenser nos cibles donc la communication. La programmation aide à la diversité des publics comme elle peut être parfois un frein… Nous veillons à ce que nos propositions puissent être vues par le plus grand nombre. Nous essayons de rester populaire et accessible avec des propositions néanmoins sensibles, poétiques et en prise avec notre monde.

L’Archipel met-elle en place des outils pour élargir son public ?

Oui, nous essayons de nous renouveler constamment en orientant l’information ou notre politique de communication. La démarche est simple : aller vers les autres (associations, structures publiques, collègues de territoire), monter des projets en commun et créer des réseaux pour tisser du lien… C’est seulement grâce à cela qu’une programmation culturelle peut faire sens sur un territoire comme le nôtre !

Quel type de spectacle plaît le plus aux Granvillais ? (théâtre, musique, slam, etc.)

C’est une notion compliquée car nous sommes tous très différents. Les sensibilités ne se mesurent pas à coup de sondages et de statistiques, fort heureusement. Pour autant, les Granvillais sont festifs et aiment l’humour… Carnaval évidemment et tous les autres événements du territoire le prouvent. Ils sont attachés à leur territoire et aiment être acteurs de leurs événements. Aussi, les spectacles qui « marchent » le mieux sont les spectacles interactifs et assez décalés ! Ce trait de caractère marque une certaine ouverture d’esprit qui nous permet de « prendre des risques » avec des propositions artistiques originales. L’humour provocateur est très apprécié !

Quelles sont les nouveautés de cette rentrée ?

La dématérialisation de la billetterie, un agenda spectacle vivant commun (géré par l’office de tourisme GTM) avec La Haye Pesnel, Saint Pair, Jullouville et Bréhal et la création du réseau des Jeunes Acteurs de la Culture avec les collègues des services socioculturels et éducatifs.

Quelles compagnies attendez-vous impatiemment de voir ?

Je ne peux répondre à ce genre de question car c’est l’ensemble de la programmation que je défends. J’aime chaque spectacle programmé pour sa particularité, son originalité et ce qu’il apporte à chacun. C’est un lien sensible, un peu comme les gens que l’on apprécie. C’est l’ensemble qui fait la richesse d’une programmation et non un spectacle en particulier. Alors, bien sûr, j’invite les gens à se laisser surprendre et venir découvrir plusieurs propositions qui pourraient les enrichir car c’est de cela dont il est question dans notre rapport à l’art.

Par exemple, si les gens aiment avoir des têtes d’affiche dans une programmation, ce n’est pas seulement parce qu’ils apprécient l’artiste, c’est souvent parce que cela les rassure. C’est très humain cette façon de se protéger, de ne pas prendre le risque de l’aventure. Mettez un jeune enfant au rayon jeunesse d’une médiathèque et vous verrez que la première chose qu’il vous rapportera (si vous le laissez choisir), c’est l’ouvrage qu’il connait, qu’il a déjà chez lui et que ses parents lui lisent le soir. Pour les spectateurs adultes, le réflexe est le même… On a du mal à aller vers ce que nous ne connaissons pas… Pourtant, c’est le principe même de l’enrichissement. Heureusement, nous avons beaucoup d’aventurières et d’aventuriers à Granville 😊 !