Christine Mathieu

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Primée de la section photographique de l’ENSAD à Paris, j’ai ensuite exposé ma première série de photographies.

A cette époque, mon attrait pour l’interdisciplinarité m’a permis de développer d’autres pratiques artistiques comme le dessin, le graphisme ou la peinture.

Poursuivant ma formation artistique durant 3 ans de résidence/collaboration avec l’American Art Center à Paris où j’ai bénéficié du soutien du CMAP (Photography Department of the American Center for Artists) ce qui m’a permis d’expérimenter de nouveaux médias. Par la suite, j’ai fondé l’atelier L’épicerie (couleur – matière- graphisme – propositions artistiques). A partir de 2002, j’ai entrepris, à l’aide de la photographie, un travail plus intime, autour d’objets et de pratiques manuelles liées à mon histoire familiale où mon attention se focalise tout particulièrement sur les objets du quotidien et les parures. Aujourd’hui, mes photographies font parties de collections nationales et internationales, privées ou publiques.

Comment vous-êtes vous professionnalisée dans la photographie ?

C’est à l’ENSAD que j’ai commencé à pratiquer la photographie, en premier cycle puis j’ai choisi cette spécialisation pour le second cycle. Ma pratique photographique n’a jamais été dissociée de mon intérêt pour le dessin et la peinture.

Qui sont le ou les photographes qui vous inspirent ?

J’ai découvert mon attrait pour les images photographiques à travers les travaux de Curtis et Caponigro. Depuis, ma culture photographique s’est beaucoup élargie ! Avec Franscesca Woodman, Shirin Neshat, Ikke Narahara, et bien d’autres mais la peinture, le cinéma et la littérature m’inspirent aussi.

Au niveau technique, comment travaillez-vous ? De la prise de vue au post traitement ?

L’association de différents médiums peut intervenir en amont de la prise de vues. Le temps de post-production varie suivant le projet.

PROJET PHOTOGRAPHIQUE & PLEIN FORMAT

Pouvez-vous nous expliquer votre projet photographique ?

Fin 2016, j’ai bénéficié d’une résidence d’artistes en territoire normand qui m’a permis d’accéder aux fonds ethnographiques de plusieurs musées français : Musée des beaux-arts et de la dentelle d’Alençon, Maison des dentelles d’Argentan, Musée de Normandie à Caen, Musée d’art et d’histoire de Granville et Musée d’art et d’histoire du château de Martainville.

Dès le début de ma résidence j’ai souhaité poser mon regard de plasticiennesur ces fragments de mémoire, que sont les coiffes normandes en faisant œuvre d’anthropologue en ressuscitant ce patrimoine textile. A travers de magnifiques pièces en dentelle à l’aiguille, j’ai découvert le travail émouvant des dentellières du pays normand et la virtuosité de leurs mains, saisie par le contraste entre ces destins modestes et anonymes et la perfection époustouflante de leurs productions. Il m’a paru essentiel de réinscrire dans le courant de la création artistique contemporaine ces témoignages d’une expériences intime liée à l’histoire de la condition des femmes.

J’ai également mis en relation les coiffes photographiées avec les corps de jeunes ballerines issues d’une école de danse de la ville de Bernay, en leur faisant porter « virtuellement » ces coiffes volumineuses.
Le contraste entre ces constructions complexes et les corps fragiles des jeunes filles m’a particulièrement intéressée, comme si le poids asphyxiant de la tradition se transmettaient sur ces frêles épaules de génération en génération.
Le contrôle du désir féminin, l’identité, la représentation sociale assigné au corps féminin sont les thèmes sous-jacents que j’explore à travers ma fascination pour les objets de parures féminines.

Travail produit en résidence artistique – Ville de Conches en Ouches (Eure).

Qu’est-ce qui vous lie aujourd’hui à Granville ?

Dans le cadre du projet développé pendant ma résidence artistique, j’ai découvert la collection de coiffes du Musée d’art et d’histoire de Granville.

PROJETS FUTURS

Quelle est votre actualité photographique ?

– EN COURS – « Umweltfotofestival Horizonte Zingst » 2018 – Allemagne – Sélection française

– JUILLET/AOUT – Solo Show – Présences d’esprits – Manufacture de Roubaix – F

– SEPTEMBRE 2018 – Biennale Contextile – Sélection française – Portugal – http://contextile.pt/2018/

– Automne 2018 – Château de Martainvile – Epreville Musée d’art et d’histoire

Où peut-on voir votre travail ?

Cité de la mode et de la dentelle – Calais – Exposition : Apparitions

Musée de Normandie à Caen – Exposition : Parures