Thomas DUTHEIL à l'assaut de l'Everest

A l’assaut de l’Everest. Rencontre avec Thomas DUTHEIL, Granvillais d’origine, sapeur-pompier à Cherbourg, passionné d’alpinisme, et bien déterminé à accéder au « Toit du monde » en avril prochain.

Quel est votre lien à Granville ?

Je suis né à Granville et j’ai grandi dans les structures de la ville : de l’école Jules Ferry, au centre aéré le Pont au Rat, Château bonheur, l’Espace Jeunes et le club de handball de Granville, où j’ai joué plusieurs années avec les copains. La majorité de ma famille réside également à Granville, ce qui en fait mon cocon familial et surtout une ville incontournable quand je rentre de voyage. Comme tout Granvillais, on aime revenir ici, s’exiler à Chausey, courir dans ses falaises et passer nos soirées avec les amis dans les rues de la ville.

Thomas DUTHEIL à l'assaut de l'Everest

D’où vous vient cette passion pour la montagne ?

Ayant grandi les pieds dans le sable, j’ai très peu voyagé durant mon adolescence. Malgré quelques vacances dans le Cantal ou en Savoie, j’étais plus mer que montagne. Dès lors où j’ai commencé à voyager et trekker dans divers pays comme le Népal, le Pérou, La nouvelle Zélande ou encore l’Indonésie, je me suis découvert une passion pour les séjours en montagne. Suivre un itinéraire en autonomie complète, partir 5 jours dans une vallée, grimper à la journée un volcan ou encore faire le tour de la chaîne des Annapurna, sont des moments uniques alliant le sport, la nature et de magnifiques panoramas. De plus, j’ai toujours aimé le vide et la grimpette. Enfant, je crapahutais dans les rochers et je pratiquais l’escalade occasionnellement. La montagne, c’est aussi un endroit qui me permet de changer mon quotidien et d’apprendre de nouvelles vertus. Ce qui me passionne le plus ces dernières années, c’est l’Himalaya, qui reste un endroit hors du commun et très différents d’une vallée alpine.

Quels sommets avez-vous déjà gravi ?

J’ai déjà effectué plusieurs stages d’alpinisme avec à la clef des sommets à 3 500 m voir 4 000 dans les Alpes. En septembre dernier, j’ai grimpé le Nadelhorn – 4 300 m, en Suisse avec des amis – et il y a deux ans, le fameux Mont blanc : 4 810 m.

De plus, sans parler de sommets, j’ai trekké à des altitudes allant de 2 500 m à 5 550 m dans différents pays et j’ai donc passé plusieurs cols à 5 000 m. C’est aussi cette vie en altitude qui m’attire : organiser son matériel, planifier l’itinéraire. Car en alpinisme comme en trekking, une erreur simple peut vous gâcher rapidement la journée.

 

Thomas DUTHEIL à l'assaut de l'Everest

Comment vous préparez-vous à gravir l’Everest, la plus haute montagne du monde ?

Comment ? Avec le sourire ! D’un point de vue physique, je m’entraîne régulièrement avec un coach qui me sponsorise en me permettant d’accéder à une salle de fitness à Equeuerdreville. Je fais beaucoup de cardio-training et surtout des exercices adaptés à la marche. Je n’oublie jamais de me faire plaisir en variant les séances. De plus quand le temps le permet, je m’initie au cyclisme, qui est un véritable compromis entre le renforcement et le cardio. Je suis suivi médicalement par un kinésithérapeute et j’ai eu la chance de participer à des séances de cryothérapie.

D’un point de vue plus logistique, j’ai acheté personnellement mon matériel individuel et l’agence me loue le matériel collectif. Je finance le projet par du sponsoring, des ventes diverses, des dons et des soirées qui sont prévues pour janvier.

Je me prépare également en participant dès la semaine prochaine à l’expédition de L’Ama Dablam 6 856 m, au Népal. Ce voyage a pour but de tisser des liens avec mon guide, qui sera le même pour l’Everest, et surtout prendre des repères avec mes nouveaux matériels.

Je n’ai pas le budget d’un sportif de haut niveau, mais mon entourage et toutes les personnes qui m’ont soutenu sont de vrais plus pour avancer dans ma préparation. De plus, mon métier me permet de pratiquer régulièrement du sport ce qui n’est pas donné à tout le monde.

Thomas DUTHEIL à l'assaut de l'Everest

Qu’est-ce qui vous anime, vous motive dans cette aventure ?

Quand je voyage, je suis animé par cette excitation de faire quelque chose de nouveau et surtout d’être totalement dépaysé. Manger avec un sherpa de 18 ans qui porte parfois 50 kg toute la journée pour gagner quelques roupies, cela fait grandir et cela aide à relativiser, une fois rentré. Je suis quelqu’un de très souriant et j’aime vivre dans une atmosphère où les gens s’apprécient et s’aident. Il y a évidemment un sentiment personnel de rêve et de réussite dans ce projet, mais je suis déterminé à faire profiter ceux qui me soutiennent et surtout à faire parler de l’association ‘’Oeuvre des pupilles orphelins de sapeurs pompiers’’ pour laquelle je souhaite faire flotter les couleurs. Le fait de partager  cette expérience avec les Granvillais et surtout les enfants de Château Bonheur (structure que j’ai fréquentée dans ma jeunesse) me donne encore plus d’engouement. Ce défi n’est qu’un défi, je n’ai pas de compte à rendre; par conséquent, les séances d’entraînement, le temps passé dans les recherches et les concessions : il n’y a que du plaisir, des moments de partage et surtout un grand rêve d’Himalaya !

Comment allez-vous partager votre expérience ?

Je souhaite faire partager un maximum mon aventure dans un but unique : que les gens rêvent d’Himalaya.

J’ai donc créé une page Facebook : Everest défi par voyage autour du monde.

Et aussi un compte Instagram : @Everestdéfi.

La presse, la radio et votre blog seront aussi des outils indispensables pour donner des nouvelles.

Une fois sur place, j’aurai de quoi communiquer régulièrement au camp de base. Mon seul problème, c’est l’autonomie des batteries très limitée en raison du froid et de l’altitude.